Dimanche, 03-06-18

3. Dim - B - SAINT SACREMENT DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST45, So, G, Séquence, C, P de l’Eucharistie II -
1e lecture : Ex 24, 3 - 8 ; Ps 116(115), 12-13, 15-16ac, 17-18 ;
2e lecture : He 9, 11 - 15 ;
Évangile : Mc 14, 12 - 16.22 - 26.

[Rwanda : La Solennité de St. Charles Lwanga et ses compagnons, martyrs en Ouganda, † 1886 est transféré au dimanche 10 juin Cfr. Note no. 46, Ordo liturgique, Année 2017-2018 B, A l’usage des diocèse du Rwanda]

Homélie donnée par Père Bernard Dourwe, Rcj.

1re Lecture : Ex 24,3-8
En ces jours-là,
3 Moïse vint rapporter au peuple
toutes les paroles du SEIGNEUR et toutes ses ordonnances.
Tout le peuple répondit d’une seule voix :
« Toutes ces paroles que le SEIGNEUR a dites,
nous les mettrons en pratique. »
4 Moïse écrivit toutes les paroles du SEIGNEUR.
Il se leva de bon matin et il bâtit un autel au pied de la montagne,
et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël.
5 Puis il chargea quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël
d’offrir des holocaustes,
et d’immoler au SEIGNEUR des taureaux
en sacrifice de paix.
6 Moïse prit la moitié du sang et la mit dans des coupes ;
puis il aspergea l’autel avec le reste du sang.
7 Il prit le livre de l’Alliance et en fit la lecture au peuple.
Celui-ci répondit :
« Tout ce que le SEIGNEUR a dit,
nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. »
8 Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit :
« Voici le sang de l’Alliance
que, sur la base de toutes ces paroles,
le SEIGNEUR a conclue avec vous. »

PS 115 (116), 12-13.15-16ac.17-18
12 Comment rendrai-je au SEIGNEUR
tout le bien qu’il m’a fait ?
13 J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du SEIGNEUR.
15 Il en coûte au SEIGNEUR
de voir mourir les siens !
16 Ne suis-je pas, SEIGNEUR, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?
17 Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du SEIGNEUR.
18 Je tiendrai mes promesses au SEIGNEUR,
oui, devant tout son peuple.

2ème Lecture : He 9, 11-15
Frères,
11 Le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir.
Par la tente plus grande et plus parfaite,
celle qui n’est pas œuvre de mains humaines
et n’appartient pas à cette création,
12 il est entré une fois pour toutes
dans le sanctuaire,
en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux,
mais son propre sang.
De cette manière, il a obtenu une libération définitive.
13 S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux,
et de la cendre de génisse,
sanctifie ceux qui sont souillés,
leur rendant la pureté de la chair,
14 le sang du Christ fait bien davantage,
car le Christ, poussé par l’Esprit éternel,
s’est offert lui-même à Dieu
comme une victime sans défaut ;
son sang purifiera donc notre conscience
des actes qui mènent à la mort
pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant.
15 Voilà pourquoi il est le médiateur d’une Alliance nouvelle,
d’un testament nouveau :
puisque sa mort a permis
le rachat des transgressions commises sous le premier Testament,
ceux qui sont appelés
peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis.

EVANGILE : Mc 14,12-16.22-26
12 Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l’on immolait l’agneau pascal,
les disciples de Jésus lui disent :
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs
pour que tu manges la Pâque ? »
13 Il envoie deux de ses disciples en leur disant :
« Allez à la ville ;
un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre.
Suivez-le,
14 et là où il entrera,
dites au propriétaire :
Le Maître te fait dire : Où est la salle
où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?
15 Il vous indiquera, à l’étage,
une grande pièce aménagée et prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs. »
16 Les disciples partirent, allèrent à la ville ;
ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit,
et ils préparèrent la Pâque.
22 Pendant le repas,
Jésus, ayant pris du pain,
et prononcé la bénédiction, le rompit,
le leur donna, et dit :
« Prenez, ceci est mon Corps. »
23 Puis, ayant pris une coupe,
et ayant rendu grâce, il la leur donna,
et ils en burent tous.
24 Et il leur dit :
« Ceci est mon Sang,
le sang de l’Alliance,
versé pour la multitude.
25 Amen, je vous le dis :
je ne boirai plus du fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai, nouveau,
dans le royaume de Dieu. »
26 Après avoir chanté les Psaumes,
ils partirent pour le mont des Oliviers.

COMMENTAIRE

Nous célébrons la Solennité du Saint-Sacrement. Le Saint Sacrement est la célébration du don de Jésus-Christ aux hommes en son corps et en son sang comme nourriture et breuvage afin que ceux-ci aient la vie en abondance. Jésus, sous le signe du pain et du vin eucharistiés, donne sa vie aux hommes pour qu’ils reçoivent de sa Pâque toute grâce et tout bien.

Dans la première lecture extraite du livre de l’Exode, Moïse après avoir reçu le don de la loi offre en sacrifice de paix des holocaustes et il immole des jeunes taureaux afin de rendre concret l’alliance entre Dieu et les hommes. Par le sang versé, symbole de la vie, en signe d’alliance, Dieu assure la bienveillance à son peuple. Ce peuple ayant trouvé grâce auprès de Dieu est tenu à la fidélité à cette alliance. Moïse, jouant le rôle de médiateur entre Dieu et Israël, va asperger le peuple de ce sang pour signifier le don de la vie reçue par Dieu. Ce don de l’alliance au moyen du sang versé sera compris plutard comme une préfiguration du sacrifice unique et véritable de Jésus-Christ pour sceller une fois pour toute l’alliance entre Dieu et l’humanité.

Dans la deuxième lecture, l’auteur de la lettre aux Hébreux présente Jésus Christ comme le grand prêtre par excellence, médiateur entre Dieu et les hommes qui établit l’alliance entre Dieu et les hommes par son sang versé sur la Croix. A la différence des grands prêtres de l’ancienne alliance qui offraient le sang des animaux en sacrifice d’expiation, de communion, et de paix extérieurement à eux, Jésus-Christ offre son propre sang pour la rémission de nos péchés. Il purifie par son sang nos cœurs et rend le culte véritable à Dieu. Ce sacrifice définitif scelle une fois pour toute l’alliance éternelle et véritable entre Dieu et les hommes et il devient le gage de notre salut. Désormais, plus besoin d’offrir des sacrifices d’animaux pour trouver grâce auprès de Dieu. Jésus-Christ grand prêtre sur la croix par son sang versé à tout assumé et a réconcilié l’humanité déchue avec le Dieu éternellement miséricordieux. Une histoire nouvelle se noue entre Dieu et les hommes. L’Eucharistie est désormais le signe visible de cette Nouvelle Alliance qui nous procure le salut éternel.

Dans l’Evangile soumise à notre méditation, Jésus-Christ, au soir de sa passion après avoir béni et rendit grâce à Dieu pour le pain venant de lui, le rompt et le donne à ses disciples comme son corps. Il en fait de même pour le vin qui devient son sang, le sang de l’alliance nouvelle versé pour la multitude. Manger ce pain c’est manger son corps et boire de ce vin c’est boire de son sang. Ce pain et ce vin il les offre comme nourriture et boisson de la vie éternelle. Aujourd’hui dans nos eucharisties comme hier au cénacle, le Christ réalise ce qu’il dit : nous sommes sauvés en communiant à sa Pâque jusqu’à ce qu’il vienne. En attendant son retour glorieux, il continue à se rendre présent à ses disciples sous les espèces du pain et du vin consacrés.

Comme notre corps a besoin de la nourriture et de la boisson pour vivre, il en est de même pour notre vie spirituelle. Le don du corps et du sang du Christ est donc en vue de vivifier, de fortifier et de nourrir notre vie spirituelle. Quiconque se nourrit de ce corps et de ce sang fait croitre en lui les grâces de la vie éternelle. Nous sommes donc appelés à accueillir dans la foi et la dévotion le pain de vie que Dieu nous donne en son Fils Jésus-Christ qui s’offre en nous pour que nous n’ayons plus jamais faim ni soif.

Seigneur Jésus-Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion, donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta Rédemption. Toi qui règnes.

Père Bernard Dourwe, Rcj.