Dimanche, 02-02-20

2. Dim – B – PRESENTATION DU SEIGNEUR [1] – Journée Mondiale de la Vie Consacrée-Homélie donnée par le Père Bernard Dourwe, Rcj.-1ère lecture : Ml 3, 1-4 ; 2ème lecture : He 2, 14-18 ; Ps 24(23), 7, 8, 9, 10 ; Évangile : Lc 2, 22-40 ou (Lc 2, 22-32).

PREMIERE LECTURE – prophète Malachie 3,1-4

Ainsi parle le SEIGNEUR Dieu :
1 Voici que j’envoie mon Messager
pour qu’il prépare le chemin devant moi ;
et soudain viendra dans son Temple
le Seigneur que vous cherchez.
Le messager de l’Alliance que vous désirez,
le voici qui vient, dit le SEIGNEUR de l’univers.
2 Qui pourra soutenir le jour de sa venue ?
Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ?
Car il est pareil au feu du fondeur,
pareil à la lessive des blanchisseurs.
3 Il s’installera pour fondre et purifier.
Il purifiera les fils de Lévi,
il les affinera comme l’or et l’argent :
ainsi pourront-ils aux yeux du SEIGNEUR,
présenter l’offrande en toute justice.
4 Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem
sera bien accueillie du SEIGNEUR,
comme il en fut aux jours anciens,
dans les années d’autrefois.

PSAUME – 23 ( 24 ), 7, 8, 9, 10

7Portes, levez vos frontons,
élevez-vous, portes éternelles :
qu’il entre, le roi de gloire !
8 « Qui est ce roi de gloire ?
C’est le SEIGNEUR, le fort, le vaillant,
le SEIGNEUR, le vaillant des combats.
9 Portes, levez vos frontons,
levez-les, portes éternelles :
qu’il entre le roi de gloire !
10 Qui donc est ce roi de gloire ?
C’est le SEIGNEUR, Dieu de l’univers ;
c’est lui, le roi de gloire.

DEUXIEME LECTURE – lettre aux Hébreux 2,14-18

14 Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair,
Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition :
ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance
celui qui possédait le pouvoir de la mort,
c’est-à-dire le diable,
15 et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort,
passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves.
16 Car ceux qu’il prend en charge, ce ne sont pas les anges,
c’est la descendance d’Abraham.
17 Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères,
pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi
pour les relations avec Dieu,
afin d’enlever les péchés du peuple.
18 Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion,
il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve.

EVANGILE – selon Saint Luc 2, 22 – 40

22 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
23 selon ce qui est écrit dans la loi :
« Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur. »
24 Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles `
ou deux petites colombes.
25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras,
et il bénit Dieu en disant :
29 « Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix,
selon ta parole.
30 Car mes yeux ont vu le salut,
31 que tu préparais à la face des peuples :
32 lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »
sup>33 Le père et la mère de l’enfant
s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
34 Syméon les bénit,
puis il dit à Marie sa mère :
« Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël.
Il sera un signe de contradiction
35 – Et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :
ainsi seront dévoilées
les pensées qui viennent du coeur d’un grand nombre. »
36 Il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
37 Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage, demeurée veuve,
elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
38 Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
39 Lorsqu’ils eurent achevé
tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui.

HOMELIE - le Père Bernard Dourwe, Rcj.

Malachie 3,1-4 ; Psaume 23 ; Hébreux 2, 14-18 ; Luc 2, 22, 40
La fête de la Présentation du Seigneur, aussi appelée « Purification de Marie » à une certaine époque, est célébrée quarante jours après Noël. Ceci explique que les lectures de ce dimanche soient en lien avec celles du temps de Noël : en particulier, nous retrouvons l’Evangile de Luc. Elle se situe dans le prolongement de la Nativité, mais elle a une nette coloration pascale et l’acclamation au Christ lumière, prélude à celle qui se donnera libre cours dans la liturgie pascale. C’est aussi la fête des rencontres. Marie et Joseph viennent dans le Temple offrir à Dieu leur premier-né. Un couple de pauvres : les tourterelles de substitution en témoignent. Leur geste s’enracine dans la fidélité au Dieu de l’Alliance. Ils rencontrent Syméon que l’Esprit Saint illumine et qui reconnait dans l’Enfant la lumière du monde, la gloire d’Israël, le Sauveur. L’Esprit pousse Anne à leur rencontre, elle joint sa louange à celle de Syméon. Et l’Esprit prépare le cœur de Marie à la Passion. Il nous fait reconnaître aujourd’hui en Jésus, le Premier-Né du Père, qui nous sauve par sa Pâque
Le prophète Malachie annonce la venue du Sauveur, qui purifiera les fils de Dieu (1ère lecture). Puis la Lettre aux Hébreux présente Jésus en insistant notamment sur le fait qu’il a pris notre humanité, pour la sauver (2ème lecture). Le récit évangélique de la Présentation de Jésus au Temple nous met en présence de Syméon, qui reconnaît en Jésus le Sauveur.

Le dernier prophète s’appelle Malachie. Son nom signifie "mon messager". En lui, les premiers chrétiens voyaient l’annonce de la mission de Jean-Baptiste, mais aussi la figure de Jésus venu dans le temple pour purifier le culte que nous rendons à Dieu.

Le Seigneur annoncé par Malachie, nous dit saint Paul, c’est Jésus lui-même, le Messie tant désiré, le grand prêtre miséricordieux et fidèle. Homme au milieu des hommes, Jésus est vraiment notre frère ; dans nos épreuves, il est là.

L’Évangile s’ouvre sur le don de Marie et de Joseph au Temple : ce petit enfant est offert - consacré - au Seigneur. Le vieillard Syméon annonce que cet enfant, par le don libre et total de sa vie, sera Lumière pour tous. La Bonne Nouvelle du salut s’éclaire de cette dynamique ouverte définitivement dans le mystère pascal : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » À la suite du Christ, les baptisés sont appelés, de diverses manières, à comprendre et à construire leur existence sous le signe du don : apprendre au fil des années à donner et à recevoir... se donner pleinement dans le mariage... engager toute sa vie en communauté avec d’autres à la manière de tel ou tel grand témoin de la foi... Devenir chrétien, c’est l’apprentissage lent et patient mais fécond d’une vie donnée.

La fête de la présentation du Seigneur met également en lumière la vie consacrée. Les religieux et religieuses, qui consacrent d’une manière originale et particulière leur vie, manifestent - modestement mais radicalement - dans l’Église et dans notre société, la possibilité d’un don de soi dans un projet de vie tournée vers les autres et vers Dieu. L’obéissance, le célibat et la pauvreté sont alors l’expression concrète d’une volonté qui se décentre d’elle-même pour librement recevoir de l’autre - de la communauté sa mission à la suite du Christ. La vie consacrée nous rappelle que Dieu nous donne gratuitement de nous donner librement ! Être consacré, ce n’est donc pas d’abord porter un vêtement distinctif, ni un signe particulier, ce n’est pas être marqué au fer rouge ou par un tatouage indélébile, ou une tonsure… mais c’est une affaire intérieure, de conscience de ce que l’on est, de ce que l’on a reçu et qui rejaillit sans cesse sur notre comportement extérieur. Ce n’est rien de moins que, comme le disait Siméon, « être lumière pour éclairer un monde si souvent plongé dans les ténèbres ».

Cette fête de la Présentation de Jésus termine le cycle des fêtes de Noël. Mais cette annonce de Syméon inspiré par l’Esprit Saint nous prépare déjà à cet autre cycle qui va commencer dans une dizaine de jours avec le carême. Nous avons vécu les mystères joyeux de l’incarnation ; nous allons bientôt aborder les mystères douloureux de la rédemption. Tout cela est si bien à l’image de nos vies : nous passons sans cesse de la joie à l’angoisse dans l’espérance de la gloire de l’alliance éternelle. À travers les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses, il s’agit toujours de rencontrer personnellement et d’accueillir le Seigneur Jésus qui vient nous aimer. Il nous est donné ce matin de l’accueillir dans la célébration de l’eucharistie. Puissions-nous l’accueillir aussi dans le quotidien de nos vies.

En ce jour, Dieu fidèle, tu reçois de Marie et de Joseph l’enfant que tu leur as confié : toute sa vie t’appartiendra, il sera le premier-né d’une race nouvelle. Avec ce don qu’il te fait de lui-même, accueille aussi notre propre vie : nous te la présentons, que ton Esprit la porte jusqu’à toi, Dieu notre lumière pour les siècles des siècles. Amen.