22.Dim. 29ème Dimanche du Temps Ordinaire A-Vr- G-C-PD ; 1ère Lecture : (Is 45, 1.4-6) ; Ps (Ps 96 (95), 1.3, 4-5, 7-8, 9-10ac) ; 2 ème Lecture : (1Th 1, 1-5b) ; Evangile : (Mt 22, 15-21)

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du livre du prophète Isaïe

¹Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus,
qu’il a pris par la main
pour lui soumettre les nations et désarmer les rois,
pour lui ouvrir les portes à deux battants,
car aucune porte ne restera fermée :
⁴« À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu,
je t’ai appelé par ton nom,
je t’ai donné un titre,
alors que tu ne me connaissais pas.
⁵ suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre :
hors moi, pas de Dieu.
Je t’ai rendu puissant,
alors que tu ne me connaissais pas,
⁶pour que l’on sache, de l’orient à l’occident,
qu’il n’y a rien en dehors de moi.
Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre. »

– Parole du Seigneur.

PSAUME

R/ Rendez au Seigneur
la gloire et la puissance.

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Il est grand, le Seigneur, hautement loué,
redoutable au-dessus de tous les dieux :
néant, tous les dieux des nations !
Lui, le Seigneur, a fait les cieux.

Rendez au Seigneur, familles des peuples,
rendez au Seigneur la gloire et la puissance,
rendez au Seigneur la gloire de son nom.
Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis.

Adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté :
tremblez devant lui, terre entière.
Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! »
Il gouverne les peuples avec droiture.

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

¹Paul, Silvain et Timothée,
à l’Église de Thessalonique
qui est en Dieu le Père
et dans le Seigneur Jésus Christ.
²À vous, la grâce et la paix.
³À tout moment, nous rendons grâce à Dieu au sujet de vous tous,
en faisant mémoire de vous dans nos prières.
Sans cesse, nous nous souvenons
que votre foi est active,
⁴que votre charité se donne de la peine,
que votre espérance tient bon
en notre Seigneur Jésus Christ,
en présence de Dieu notre Père.
Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu,
vous avez été choisis par lui.
⁵ effet, notre annonce de l’Évangile
n’a pas été, chez vous, simple parole,
mais puissance, action de l’Esprit Saint, pleine certitude.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

¹⁵ ce temps-là,
les pharisiens allèrent tenir conseil
pour prendre Jésus au piège
en le faisant parler.
¹⁶ lui envoient leurs disciples,
accompagnés des partisans d’Hérode :
« Maître, lui disent-ils, nous le savons :
tu es toujours vrai
et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.
¹⁷, donne-nous ton avis :
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
¹⁸ leur perversité, Jésus dit :
« Hypocrites !
pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
¹⁹ la monnaie de l’impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.
Il leur dit :
²⁰« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ? »
²¹ répondirent :
« De César. »
Alors il leur dit :
« Rendez donc à César ce qui est à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

MEDITATION DU 29 ÈME DIMANCHE, ANNÉE A

Ce dimanche, le 22/10/2023, l’Eglise universelle célèbre la journée missionnaire mondiale qui a pour thème : « Des cœurs brûlants, des pieds en marche. » Une référence à l’évangile où le Christ est venu à la rencontre de deux pèlerins, sur le chemin de Jérusalem à Emmaüs.
D’heureuse coïncidence, l’évangile de ce 29 ème dimanche, le 22 Octobre 2023, nous aide à discerner le rôle ou la mission du chrétien dans la Cité. Le fidèle du Christ rend un culte sincère à Dieu et obéit aux lois civiles. Il donne le primat à Dieu, même si cela peut coûter sa vie. Les martyrs nous en donnent l’exemple, quand ils sacrifient leur vie plutôt qu’obéir aux hommes. A ce sujet, saint Pierre dira : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. (Ac 5, 29) Jésus ne mâche pas ses mots quand on lui demande l’attitude du chrétien face aux lois civiles ?
Aux pharisiens qui lui posent la question : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César,
l’empereur ? ». (Mt 22, 17) Il leur répondit : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Mt 22, 21) La question des pharisiens est un piège. Avant de lui poser la question, ils commencent par des flatteries : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. » Puis, ils passent à l’attaque : “Alors, donne- nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? ». Cette question est un piège à double sens :
 Si Jésus dit oui, il est partisan du pouvoir oppresseur. Il collabore avec l’occupant romain.
A cette époque, l’Empire romain avait conquis plusieurs nations y compris le peuple d’Israël. S’il dit oui, Jésus serait ennemi du peuple, car il est complice d’un pouvoir colonisateur et dictatorial.
 Si Jésus dit non, il sera taxé de révolutionnaire. Il s’oppose à la loi et incite ainsi le peuple à la désobéissance civile. Il commet un crime de lèse-majesté. Il trouble l’ordre public. Il est ennemi de Rome, et de fait, il est à bannir, à éliminer de la Cité.
Comment l’Evangile d’aujourd’hui situe le chrétien face aux affaires civiles et politiques ?
Autrement dit : “Comment le chrétien va-t-il concilier la vie civile et la vie religieuse ? ” Jésus nous donne la réponse : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Un bon chrétien sera un bon citoyen et il donnera la priorité à la loi divine à la protection de la personne humaine.
Jésus nous place devant notre responsabilité d’agir en toute conscience pour le bien de tous et notre fidélité à Dieu. Le Royaume de Dieu n’est pas un concurrent de César ou des autorités civiles. La fidélité à Dieu ne signifie nullement pas le mépris de lois sociales. Les chrétiens s’intéresseront des affaires du monde mais ne se laisseront pas accaparés par elles. Ils vont user des biens de la terre et non pas l’inverse. Ils éviteront d’être asservis par ces derniers. Les chrétiens en position d’autorité se rappelleront et agiront en sorte que les lois humaines concourent au salut du monde et à la gloire de Dieu. Ils éviteront de déifier des personnes et des biens de la terre.
Prions pour que nous sachions donner sa juste valeur à Dieu et aux personnes et aux biens de la terre, à travers les rôles ou mieux les missions que nous assumons. A Dieu notre louange, et à la création notre obéissance relative. A la création et aux lois humaines, le respect réfléchi et relatif ; à Dieu, notre louange absolue. Amen.

Abbé Valens NSABAMUNGU, prêtre du Diocèse catholique de Byumba