Dimanche 14.1.2024 2ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B 1ère Lecture : 1 S 3, 3b-10.19 ; Ps 40 (39), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd ; 2 ème Lecture : 1 Co 6, 13c-15a. 17-20 ; Evangile : Jn 1, 35-42

PREMIÈRE LECTURE

Lecture du premier livre de Samuel

^3,3bEn ces jours-là,
le jeune Samuel était couché dans le temple du Seigneur à Silo,
où se trouvait l’arche de Dieu.
⁴Le Seigneur appela Samuel, qui répondit :
« Me voici ! »
⁵Il courut vers le prêtre Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Éli répondit :
« Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. »
L’enfant alla se coucher.
⁶De nouveau, le Seigneur appela Samuel.
Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Éli répondit :
« Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. »
⁷Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur,
et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée.

⁸De nouveau, le Seigneur appela Samuel.
Celui-ci
se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant,
et il lui dit :
⁹« Va te recoucher,
et s’il t’appelle, tu diras :
“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” »
Samuel alla se recoucher à sa place habituelle.
¹⁰Le Seigneur vint, il se tenait là
et il appela comme les autres fois :
« Samuel ! Samuel ! »
Et Samuel répondit :
« Parle, ton serviteur écoute. »
¹⁹Samuel grandit.
Le Seigneur était avec lui,
et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.

– Parole du Seigneur.

PSAUME

R/ Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté.

^40,2abcD’un grand espoir, j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi.
^4abEn ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.

⁷Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
⁸⁸tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.

^8b« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
⁹Mon Dieu, voilà ce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles. »

^10cdVois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
^11cdJ’ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

DEUXIÈME LECTURE

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

^6,13cFrères,
le corps n’est pas pour la débauche,
il est pour le Seigneur,
et le Seigneur est pour le corps ;
¹⁴et Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur
et nous ressuscitera nous aussi.
^15aNe le savez-vous pas ? Vos corps sont les membres du Christ.
¹⁷Celui qui s’unit au Seigneur
ne fait avec lui qu’un seul esprit.
¹⁸Fuyez la débauche.
Tous les péchés que l’homme peut commettre
sont extérieurs à son corps ;
mais l’homme qui se livre à la débauche
commet un péché contre son propre corps.
¹⁹Ne le savez-vous pas ?
Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint,
lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ;
vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes,
²⁰car vous avez été achetés à grand prix.
Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

^1,35En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
³⁶Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
³⁷Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent Jésus.
³⁸Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
³⁹Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
⁴⁰André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
⁴¹Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus.
⁴²Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

– Acclamons la Parole de Dieu.

MEDITATION
Les lectures que l’Eglise notre mère soumet à notre méditation à ce deuxième dimanche du temps ordinaire année B reviennent sur la réalité de la vocation et sur toutes ses implications dans la vie de ceux qui sont appelés. La première lecture nous présente la vocation de Samuel comme modèle des personnes qui répondent favorablement à l’appel de Dieu sans laisser aucune parole de Dieu sans effets. La deuxième lecture nous donne le portrait des comportements de ceux qui ont été appelés à partager la vie de Dieu par l’entremise de son Fils. Ils doivent se garder de tout ce qui peut porter préjudice à leur dignité, la débauche en occurrence. Et l’Evangile nous relate l’histoire de l’appel de Pierre qui nous rappelle que Dieu peut appeler les autres par notre témoignage de vie et l’expérience faite du Christ.
Dans la première lecture, l’expérience qu’a eu Samuel avec Dieu constitue le modèle de réponse à l’appel de Dieu adressé dans diverses circonstances de la vie à chacun et à chacune de nous. C’est appel est la résonnance de la voix de Dieu dans nos cœurs et dans nos consciences. Par quatre fois, le petit Samuel a écouté la voix qui lui parlait mais il ne savait pas de qui était la voix au juste : signe de disponibilité. Aidé par Elie, il a pu se rendre disponible à la mission de son Seigneur en disant ainsi : Parle Seigneur, car ton serviteur écoute. Comme Samuel, Sommes-nous assez dociles pour écouter Dieu qui nous parle au tréfonds de notre conscience ? sommes-nous assez obéissants pour nous laisser guider et instruire par des personnes par qui Dieu passe ? prêtons-nous l’attention à l’appel de Dieu pour l’écouter et nous mettre à son service ? l’écoute implique la disponibilité, l’obéissance et la foi qui est une réponse à la volonté de Dieu.
Toute vocation nécessite un discernement qui pousse à une totale disponibilité. Comme Samuel, soyons des serviteurs toujours prêts à écouter et à exécuter la volonté de Dieu pour qu’aucune de paroles adressées à nous par Lui ne soit sans effets. Comme Samuel, pour que notre appartenance à Dieu et notre engagement à la suite du Christ soient authentiques et vrais, ils doivent trouver leur racine dans l’obéissance qui nous met au service de Dieu. Comme nous le dit le psalmiste, l’écoute vaut mieux que les offrandes et les sacrifices ; et l’obéissance et la disponibilité mieux que les holocaustes.
La deuxième lecture nous rappelle notre appartenance au Christ qui fait de nous membres de son Corps. Pour saint Paul apôtre, le chrétien doit toujours avoir un avant et un après. Sa vie avant de connaître Jésus et sa vie après l’avoir rencontré doivent être différentes. La rencontre avec le Christ implique un changement radical des mauvais comportements et un attachement à sa Personne. C’est pourquoi saint Paul s’indigne de voir chez les corinthiens des comportements qui contredisent l’identité et la dignité des gens devenus chrétiens. Le chrétien doit savoir que tout ce qui lui est permis ne lui est pas nécessairement convenable. Nous, chrétiens, sommes des membres du Christ et nous lui appartenons. C’est la raison pour laquelle en refusant toute forme de débauche, nous sommes invités à répondre à notre vocation qui nous met au service de louange et de la gloire de Dieu. Notre service est de glorifier Dieu dans notre corps c’est-à-dire avec notre vie tout entière.
L’Evangile nous rappelle que nous aussi, à l’instar d’André et de Simon, avons été appelés des avant notre conception et durant le jour de notre baptême. Et le nom que nous avons reçu, Dieu le connaissait. C’est par lui que Jésus nous appelle pour nous confier une mission à accomplir : Le montrer aux hommes à l’exemple de Jean le Baptiste et de témoigner de lui à nos frères. Comme Jean Baptiste avons- nous le courage de montrer Jésus à nos frères et soeurs ? Le lieu qu’habite Jésus c’est la vie de mon frère, c’est mon collègue de travail, c’est mon compagnon de route. Comme André et son compagnon avons-nous la volonté d’accompagner Jésus, de découvrir sa demeure et de demeurer avec lui ? Comme André avons-nous la joie de dire aux autres celui que nous avons un jour rencontré et servi, sommes-nous prêts à amener nos frères et sœurs au Christ ? sur la recommandation de Jean le Baptiste les deux disciples sont allés à Jésus, se sont mis à sa suite et ont demeuré avec lui. Cette expérience les a poussés à annoncer aux autres par leur témoignage de vie que le Christ est leur sauveur.
Que Dieu qui nous appelle, ouvre nos oreilles à son écoute et nous donne la grâce d’être toujours disponible à le servir, à lui rendre grâce et à demeurer dans son amour. Delà, comme dit le psalmiste, nous ne retiendrons pas nos lèvres car elles chanteront sans cesse des louanges à notre Dieu et au sein de la grande assemblée, nous proclamerons haut et fort l’amour, la bienveillance, la fidélité de Dieu. Il est digne de louange, d’honneur et de tant d’action des grâces, Lui notre Seigneur et notre Dieu pour les siècles sans fin. Amen.

Père Jean Pierre GATETE, SAC/ Sanctuaire de Kibeho