10ème Dimanche du Temps Ordinaire 9 Juin 2024, Solennité de Saint Charles Lwanga et ses Compagnons, — Année B 1ère Lecture : Gn 3,9-15 ; Ps : 130(129) 2ème Lecture : 2 Cor 4,13-18 ;5,1 ; Evangile : Mc 3,20-25
Première lecture
Lecture du livre de la Genèse
Lorsque Adam eut mangé du fruit de l’arbre, le Seigneur Dieu l’appela et lui dit : « Où es-tu donc ? » Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. » Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? » L’homme répondit : « La femme que tu m’as donnée, c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. » Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé. » Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. »
Psaume
Refrain : Près du Seigneur est l’amour, près de lui abonde le rachat.
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière ! R
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l’homme te craigne. R
J’espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu’un veilleur ne guette l’aurore. R
Oui, près du Seigneur, est l’amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C’est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes. R
Deuxième lecture
Lecture de la deuxième lettre de Saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères, l’Écriture dit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous. Et tout cela, c’est pour vous, afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu. C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous. Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. Nous le savons, en effet, même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes.
L’Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc (3, 20-35)
En ce temps-là, Jésus revint à la maison avec ses disciples, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »
Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Les lectures que l’Eglise notre mère soumet à notre méditation à cette solennité de saint Charles Lwanga et ses compagnons reviennent sur la désobéissance, le courage et la foi qui nous aide à rester fidèle aux commandements de Dieu.
La première lecture nous parle de la désobéissance de nos premiers parents Adam et Eve. Elle souligne l’existence du mal tout en montrant qu’il ne vient pas de Dieu car tout ce qu’Il a créé était bon. Saint Augustin dit que le mal est l’absence du bien. C’est quand nous cessons de faire le bien que le mal surgit. Tout ce que Dieu fit était bon mais les humains attirés par une fausse idée du diable ont désobéi à Dieu, d’où l’origine du mal. Dieu a tout crée en ordre, mais les hommes ont tout désordonné, il a tout arrangé dans sa sagesse, mais les hommes ont tout dérangé par leur folie et par leur soif d’être des dieux. Ils ont cessé de mettre leur confiance en Dieu. La fausse idée a été insinuée dans leur cœur par le serpent qui les conduit au mal. L’homme accuse la femme de son échec et, à son tour, la femme accuse le serpent et l’accusation tombe finalement sur Dieu qui les a tous créés. Autrement dit, si Dieu ne créait pas la femme, l’homme n’allait pas désobéir, et s’Il ne créait pas le serpent, la femme n’allait pas induire en erreur l’homme.
La deuxième lecture nous dit ainsi : « Car nos détresses d’un moment sont légères par rapport aux poids extraordinaire de gloire éternelle qu’elles nous préparent. Notre objectif n’est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. Car nous le savons, si notre demeure terrestre, qui n’est qu’une tente, se détruit, nous avons un édifice, œuvre de Dieu, une demeure éternelle dans les cieux, qui n’est pas faite de main d’homme. » Cet extrait nous fait comprendre le courage du martyr de saint Charles Lwanga et ses compagnons qui ont versé leur sang à cause du Seigneur. Ils ont compris que le passage du corps terrestre, qui est éventuellement détruit, au corps céleste, qui est à recevoir, advient par la foi en la vie nouvelle et éternelle promise par le Christ. Le sang des martyrs est la semence des chrétiens. Pour que nous ayons la foi, il a fallu que beaucoup des chrétiens à travers l’histoire donnent leur vie à cause du Christ. Leur témoignage doit nous encourager aujourd’hui.
L’Evangile met en exergue la puissance de Jésus qui dépasse les forces humaines mais que ses adversaires ont du mal à reconnaître. Sa mission est de libérer les hommes en les délivrant de tout mal. Malheureusement, tandis que les parents de Jésus pensent qu’il est devenu fou, les scribes concluent que seule la possession démoniaque peut expliquer son comportement. Si on attribue sciemment à Satan ce qui vient de l’Esprit Saint, on ne peut pas recevoir la grâce et le pardon de Dieu et le salut n’est pas possible. Dans cet Evangile, entouré de ses disciples, Jésus crée une nouvelle famille appelée l’Eglise, qui s’étend au-delà des liens de sang.
Prions le Seigneur pour qu’il nous donne le courage de témoigner de lui et d’annoncer haut et fort ses merveilles et sa miséricorde d’âge en âge. Que saint Charles Lwanga et ses compagnons soit le modèle de notre engagement et que leur témoignage nous aide à affermir notre foi. Amen.
Père Jean Pierre Gatete, SAC, Sanctuaire Notre Dame de Kibeho